Ryvdoll sur Substack
Une formidable plateforme pour exprimer les mille et une réflexions qui touchent à Ryvdoll !
A quoi "sert" Ryvdoll ? A mettre le doigt sur ce qui frustre et ce qui apaise, sur les mystères du cercle vicieux de la consommation.
Retomber en enfance, en un temps où les choses semblent inaccessibles mais font rêver, dans un futur lointain.
Lorsque l’on grandit, on comprend que ces choses n’apportent pas nécessairement de bonheur et que la clef était surtout dans le désir de les obtenir et de les fantasmer.
Ryvdoll touche à cette corde sensible qui mêle nostalgie et désir. Pour citer Saint-Exupéry, « la nostalgie c'est le désir d'on ne sait quoi...”. Ryvdoll, c’est un peu pareil. A quoi ça sert? A mettre le doigt sur ce qui frustre et ce qui apaise, sur les mystères du cercle vicieux de la consommation.
C’est un support à réflexion, son intérêt se trouve là où chacun le place, comme peut l’être un carnet de coloriage ou même s’allonger dans l’herbe à ne rien faire.
A quoi ça sert. Si vous voulez vraiment savoir, c’est profond, moi ça me fait drôlement cogiter. Ça m’intrigue d’observer un comportement que je déplore, de vouloir accumuler encore et encore plus de choses, en ayant pourtant conscience d’avoir dépassé le seuil de satiété il y a fort longtemps et que depuis, la ligne se recourbe et, au risque de me répéter, la propriété encombre mon esprit.
Réduire Ryvdoll à « un jeu pour enfants », c’est finalement la meilleure des définitions si l’on accepte qu’après l’enfance, c’est un peu la descente aux enfers. Alors bon, j’exagère mais je ne pense pas être la seule à placer au-dessus de tout le reste ces longues heures passées à faire des choses qui « ne servent à rien » si l’on s’arrête à l’aspect ultra concret des choses. On le sait lorsque l’on grandit combien ils servent ces instants. Ryvdoll souhaite être cela, un instant qui ne sert à rien et qui construit, qui nous laisse seul avec nos pensée, à fulminer un peu. Mais pas de manière angoissante comme lorsque l’on passe une heure devant son armoire à extirper des trucs de tous les coins, en détestant tout ce que l’on a et se détestant d’en avoir autant. Qui n’a jamais rêvé de se débarrasser de toutes ses affaires et de tout reprendre à zéro. Collection capsule: un jean, un t-shirt, une veste, des mocassins, un bon sac… et puis des bonnes bottes, un bon pantalon noir, un super pull col rond, un beau manteau… et voilà on est reparti. Depuis combien d’années, les magazines et les marques nous tannent avec « le t-shirt parfait », « le jean parfait ». Parce que l’on a tous la même idée en tête: voilà, c’est le dernier, après j’aurai plus besoin de rien. Si j’ai le jean parfait, ça me suffit, tout va avec un super jean. Et un pull génial, et la pair de chaussures parfaites… Bref, on retombe inlassablement dans ce même cercle vicieux.
Devenir adulte, c’est comprendre que la meilleure partie c’est le désir. C’est penser jour et nuit à son prochain voyage, c’est rêver d’un sac à main que l’on a aperçu sur une couverture de magazine et qui semble aussi inaccessible que les diamants d’Elisabeth II, c’est espérer sans cesse rencontrer ce chanteur absolument adulé. On grandit et on comprend que le sac à main n’a pas grand intérêt, que ce chanteur était mieux dans nos rêves, et on repense à nos souvenirs de vacances avec une nostalgie qui nous tord le coeur parce que tellement lointaines.
Ryvdoll se bat contre la désillusion de l’âge adulte. Qui est trop souvent synonyme d’excès de rationalité (« à quoi ça sert ? »)et de cynisme contraint et forcé. Pourtant le temps que l’on passe tous sur les réseaux sociaux à fantasmer sur les vies des autres prouve bien que c’est adulte que l’on a le plus besoin de rêver, de se projeter. La vie est longue, pourquoi ne pas continuer à se réinventer, à espérer, être optimiste, un peu naïf, et faire des tenues miniatures à une poupée magnétique…?